Qui pourrait détrôner le dollar ?

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Qui pourrait détrôner le dollar ?

Le dollar rencontre pour l'instant bien peu de concurrence. Mais la montée en puissance de l'euro et l'émergence des pays asiatiques pourraient bouleverser la donne. (06/07/2005)

Unité de compte, instrument d'échange et réserve de valeur, telles sont les trois fonctions majeures de la monnaie. Mais, au-delà des conceptions théoriques et des grands courants de pensée, la monnaie est avant tout un lien entre les hommes, un outil d'influence et de négociations des marchés et la base sur laquelle repose le système économique mondial dont les mouvements de capitaux sont aujourd'hui libéralisés. Depuis l'abandon des accords de Bretton Woods en 1973, le monde a en effet adopté un système à taux de change variable. Un système où l'or n'est plus la monnaie étalon, mais où le dollar américain sert de référence.

Le billet vert étend son influence au Mexique, en l'Amérique du Sud, au Pacifique, au Moyen-Orient et jusqu'à la Chine et une partie de l'Asie. Mais de nouvelles monnaies voient croître leur influence. L'euro, du haut de ses six ans, est de plus en plus perçue comme une alternative au dollar (lire l'article) malgré une zone d'influence encore restreinte puisqu'elle ne s'étend encore qu'aux pays de l'Est et à l'Afrique du Nord. La livre sterling reste elle aussi attractive, tout comme le yen ou le franc suisse. Enfin, deux autres monnaies sont pressenties comme des grandes monnaies émergentes. Il s'agit de la roupie indienne et du yuan chinois (lire l'article).

Le tableau d'ensemble permet de constater l'actuelle suprématie américaine dont la monnaie représente près de 65 % des réserves de change dans le monde, contre moins de 20 % pour l'euro, seconde monnaie la plus utilisée. Une monnaie jeune qui demande encore à faire ses preuves et qui essuie sporadiquement des critiques de la part même des pays qui l'ont adoptée (lire l'article).

Jusqu'à aujourdhui, en dehors du dollar, point de salut donc. C'est du moins ce que semblent penser les pays émergents qui, en s'arrimant au billet vert, trouvent une solution à leurs besoins d'exportations. La Chine est ainsi devenue un des premiers fournisseurs des Etats-Unis, tout en endossant par la même occasion le statut de premier créancier (lire l'article). Mais la montée en puissance de la zone euro et des économies asiatiques pourraient bien bouleverser la donne d'ici une dizaine d'années.