Skipp Admin
| Sujet: Comment protéger les églises de la recrudescence des vols Mar 2 Oct 2007 - 16:48 | |
| Bonjour, Je ne suis pas croyant... j'oscillerais même entre l'athéisme et l'agnostisme... Mais je trouve grave cet irrespect et ce pillage de notre patrimoine historique et religieux qui s'en pire d'année en année... Voici donc un article du journal " Le Monde" paru dans l'édition de ce jour: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-962035,0.html?xtor=RSS-3208 - Citation :
- Comment protéger les églises de la recrudescence des vols
LE MONDE | 02.10.07 | 14h59 • Mis à jour le 02.10.07 | 14h59
"Le bâtiment est sous surveillance électronique", lit-on sur le mur de cette église campagnarde. Ce n'est pas vrai, mais peu importe : l'affichette aura un effet dissuasif sur les voleurs, espère la municipalité. Le concours d'idées est ouvert : comment protéger le patrimoine mobilier des édifices religieux : calices, statuettes romanes, tableaux de maître, retables en marbre... ? L'actualité l'atteste : les églises, propriété des communes, et les 86 cathédrales de l'Etat sont les principales cibles des trafiquants d'art et des "petites mains" qui forcent les portes au pied-de-biche. Dans la nuit du 11 au 12 septembre, plusieurs dizaines de pièces d'orfèvrerie ont ainsi été dérobées à la cathédrale de Perpignan.
Cette affaire survient après le vol de trois éléments d'un retable Renaissance dans la cathédrale de Rennes et, plus récemment, la disparition de 91 objets de celle de Toulouse. "Environ 90 % du patrimoine mobilier protégé au titre des Monuments historiques se trouve dans les édifices religieux, résume Stéphane Théfo, commandant de police détaché au ministère de la culture pour assurer la sécurité du patrimoine. Il n'y a pas de réglementation pour protéger ces oeuvres. On fait du sur-mesure", dit-il.
Tous lieux confondus (églises, châteaux, musées...), le vol d'oeuvres d'art serait en diminution. Mais la part des délits affectant le patrimoine d'art sacré reste importante. En 2006, on dénombrait 208 vols dans les édifices religieux, dont 90 objets inscrits ou classés aux Monuments historiques. Et 270 vols ont déjà été recensés à la fin du premier semestre 2007.
Au fil des ans, le patrimoine s'effrite. Parfois, il faut des années pour retrouver une oeuvre. Quand on y parvient. Ainsi, en novembre 2006, c'est une conservatrice qui a reconnu dans le catalogue d'un musée de Varsovie la Crosse de Saint-Loup (XIIIe siècle), volée en 1993 à la cathédrale de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
Les acheteurs qui prouvent leur bonne foi sont remboursés du prix de leur acquisition. Aux frais de la commune propriétaire de l'oeuvre, qui reçoit tout de même une aide de l'Etat "à hauteur de 50 %" de l'indemnité due, indique-t-on au ministère de la culture.
L'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), rattaché au ministère de l'intérieur (direction centrale de la police judiciaire), s'est doté d'un logiciel (Treima) qui recense les objets d'art volés, avec photos et fiches détaillées. Car il faut agir vite : "La marchandise disparaît en quelques heures au fond d'un entrepôt, en Belgique ou aux Pays-Bas, deux Etats où le délit de recel est quasiment impossible à établir", explique Bernard Darties, chef-adjoint de l'OCBC.Le commandant de police précise : "En France, les marchands d'art doivent tenir un registre qui permet de "tracer" l'oeuvre. Un tel contrôle n'existe pas en Belgique ni aux Pays-Bas".
Par ailleurs, dans ces deux pays, le délit de recel se prescrit "en trois ou cinq ans" alors qu'il est imprescriptible en France. Une directive européenne permet, certes, d'obtenir la restitution des "trésors nationaux" ayant quitté illicitement le territoire d'un Etat membre. "Mais il faudrait l'étendre par convention bilatérale aux Etats-Unis, où nombre d'oeuvres volées finissent leur séjour", conclut M. Darties, qui plaide pour une uniformisation du droit.
La ministre de la culture et de la communication, Christine Albanel, a saisi le ministère de la justice afin d'étudier un durcissement du code pénal s'agissant du vol d'un bien culturel - considéré comme un vol simple et puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende, sauf cas particuliers entraînant des peines plus lourdes. Il s'agirait de créer "une cause d'aggravation du délit" dès lors que le bien volé appartient "aux catégories les plus importantes de notre patrimoine culturel". Et de prévoir "un délit d'intrusion dans les lieux publics".
Clarisse Fabre Article paru dans l'édition du 03.10.07. | |
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