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| Sujet: La teneur en CO2 n'a jamais été aussi élevée depuis 2 millions d'années Ven 26 Juin 2009 - 9:08 | |
| Bonjour, Petite info sur le CO2 et la composition atmosphérique de ces 2 derniers millions d'années. http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/climatologie-1/d/la-teneur-en-co2-na-jamais-ete-aussi-elevee-depuis-2-millions-dannees_19695 - Citation :
- La teneur en CO2 n'a jamais été aussi élevée depuis 2 millions d'années
Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
En analysant les restes de coquilles d'animaux marins planctoniques, des chercheurs américains ont reconstitué 2,1 millions d'années d'histoire de la concentration de gaz carbonique dans l'atmosphère. Conclusion : il n'est pour rien dans les dernières glaciations mais son niveau actuel est un record.
Jusqu'à présent, seules les carottes glaciaires permettaient de mesurer les teneurs passées en gaz carbonique (ou dioxyde de carbone) de l'atmosphère terrestre. Emprisonné dans les bulles coincées dans la glace, l'air peut être analysé. Mais cette mémoire ne permet de remonter, pour l'instant, qu'à 850.000 ans. Une équipe américaine a trouvé un moyen de faire mieux.
Ces chercheurs ont étudié des minuscules organismes planctoniques unicellulaires, les globigérines, appartenant à la vaste famille des foraminifères, grand succès de l'évolution des cinq cents derniers millions d'années. Ces petits êtres sont entourés d'une fine carapace calcaire, que l'on appelle test (et non pas coquille). L'équipe a montré que le rapport de deux isotopes du bore (11B et 12B) dans ce test dépend de l'acidité de l'eau de mer au moment de sa fabrication. Or, cette acidité est directement liée à la quantité de gaz carbonique dissous dans l'eau et donc de sa teneur atmosphérique. On sait d'ailleurs que le pH de l'eau de mer influe directement sur la fabrication des coquilles et des tests calcaires par les animaux marins, l'actuelle acidification, due à l'augmentation de la concentration en gaz carbonique, a semble-t-il déjà aminci les tests de foraminifères. En datant des tests de Globigerinoides sacculifer dans des sédiments prélevés au fond de l'Atlantique nord, à un millier de kilomètres des côtes africaines, Bärbel Hönisch, une géochimiste du Lamont-Doherty Earth Observatory (LDEO) et ses collègues, ont pu retracer l'évolution de la teneur atmosphérique en CO2 depuis 2,1 millions d'années, ce qui n'avait jamais été réalisé avec autant de précision.
Les glaciations restent mystérieuses
Plusieurs enseignements sont déjà tirés de ce nouveau panorama sur l'histoire de l'atmosphère terrestre. Le premier est l'importance de la quantité actuelle de gaz carbonique. Grâce aux carottes glaciaires, on savait déjà que la teneur en CO2 n'a jamais été aussi forte depuis 850.000 ans. Ce dernier chiffre peut désormais être porté à 2,1 millions d'années. Sur cette période, la concentration de ce gaz a beaucoup fluctué mais les maximums observés sont en moyenne de 280 ppm (parties par million), contre 385 aujourd'hui.
Par ailleurs, les auteurs estiment que leurs résultats confortent le lien entre teneur en CO2 et climat global mais, toutefois, que les épisodes glaciaires qu'a connus la Terre durant cette période ne s'expliquent pas par des baisses importantes de gaz carbonique. De précédentes études indiquaient déjà que la quantité de CO2 n'avait pas beaucoup varié durant les derniers vingt millions d'années mais la résolution des données n'était pas suffisante pour conclure à un lien, ou non, avec les refroidissements successifs. Le rythme de ces périodes glaciaires reste un mystère. Il y a deux millions d'années, la Terre les subissait tous les 41.000 ans. Des modifications dans l'axe de rotation de la planète peuvent alors expliquer une telle périodicité. Mais quelque part au milieu du Pléistocène, entre 500.000 ans et un million d'années, ce rythme s'est ralenti et les glaciations surviennent tous les 100.000 ans.
Une modification importante de la teneur atmosphérique en gaz carbonique semblait une bonne explication, une période glaciaire commençant avec la baisse de ce gaz à effet de serre. Selon les auteurs, cette hypothèse est à oublier. D'autres sont en lice, comme la progression des immenses glaciers sur le territoire de l'actuel Canada, qui auraient pelé le sol devant eux et se seraient durablement installés sur le lit rocheux. Cet éclairage sur les deux derniers millions d'années de l'atmosphère apporte donc des réponses mais pose aussi de nouvelles questions... | |
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