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| Sujet: Les mammouths nous renseignent-ils sur la domestication des chiens ? Ven 28 Nov 2014 - 22:12 | |
| Bonjour, Les mammouths sont disparus progressivement... à l'arrivée d'homo sapiens. Certains ont longtemps parlé d'une coïncidence... bizarrement partout où homo sapiens est arrivé la macrofaune a disparu. Une anthropologue américaine émet l'hypothèse que l'homme moderne accompagné des premiers chiens domestiques n'y auraient pas été pour rien. http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/paleontologie-mammouths-nous-renseignent-ils-domestication-chiens-53903 - Citation :
- Les mammouths nous renseignent-ils sur la domestication des chiens ?
Pourquoi, en divers endroits de l'Eurasie, trouve-t-on des cimetières de mammouths ? Les paléontologues pensent que ces pachydermes disparus ont été les victimes d’une catastrophe naturelle. Mais une anthropologue états-unienne émet l’hypothèse que ces drames sont plutôt le fait des chasseurs-cueilleurs de l’époque, et qu’en plus, ces Hommes auraient bénéficié de l’aide de canidés domestiqués, ou du moins apprivoisés, il y a plus de 40.000 ans.
Le 01/06/2014 à 13:29 - Par Janlou Chaput, Futura-Sciences
Si la croyance populaire clamait que les éléphants se dirigeaient d’eux-mêmes vers un « cimetière » au crépuscule de leur vie, l’idée aurait pu être entretenue par d’étranges similitudes repérées chez leurs cousins aujourd’hui disparus : les mammouths. Car les fouilles paléontologiques ont révélé en différents points du supercontinent eurasiatique des amoncellements de restes de ces pachydermes sur des sites datés de -45.000 ans à -15.000 ans approximativement.
Pour les scientifiques, il ne s’agit pas d’une manifestation volontaire des mammouths mais plutôt de drames qui se sont joués par le passé, comme par exemple une crue soudaine ou la rupture d’un bloc de glace qui auraient emporté tout ou partie du troupeau. La nature n’est pas toujours clémente, même avec les géants... Néanmoins, l’anthropologue Pat Shipman, de l’université d’État de Pennsylvanie (États-Unis) reste sceptique car elle note de nombreux indices qui font naître en elle l’idée que l’être humain n’est pas étranger à tout cela. Et peut-être même s’est-il aidé de canidés apprivoisés pour s’aider à la chasse et à la préservation de l’intégrité de la viande de mammouths. Une hypothèse intéressante qu’elle développe dans la revue Quaternary International.
La traque et la mise à mort de pachydermes ne date pas d’hier, mais pourrait bien se perpétuer depuis un million d’années, d’après ce que suggèrent les études scientifiques. Or, étrangement, l’apparition de ces cimetières de mammouths coïncide avec l’arrivée des populations humaines modernes en Eurasie. Un point important et crucial qui a poussé la chercheuse à creuser davantage la question.
Des embuscades tendues aux mammouths Elle s’est d’abord intéressée à l’âge et au sexe des victimes afin de comparer la situation avec les cas de figures enregistrés actuellement pour les éléphants, les cousins des mammouths encore vivants. En cas de catastrophe naturelle, les plus jeunes et les plus âgés comptent parmi les principales victimes. Dans les autres cas de figure — effondrement d’un bloc de glace ou contrôle des populations d’éléphants —, la mort frappe de manière beaucoup moins discriminante. Les chasseurs d’éléphants modernes, quant à eux, abattent leurs cibles une à une, dans des endroits différents. En somme, rien ne correspond à ce qui s’observe dans les cimetières de mammouths, comportant parfois les squelettes de plus de 150 individus et des dizaines de milliers d’os entassés les uns sur les autres. Alors à quoi ces pachydermes doivent-ils leur mort ?
À n’en pas douter, ces cimetières ont profité aux populations humaines, puisqu’à proximité des huttes ont été érigées à partir des os récupérés. Des marques de coupure et surtout de feu sur certaines parties du squelette confirment l’exploitation par l’Homme. Mais avec les moyens de l’époque, il est difficile de penser que des tribus de chasseurs, même aguerris, aient pu causer un tel massacre. À moins que…
Un tel regroupement d’ossements peut nous tromper et nous laisser croire que tous les animaux ont perdu la vie en même temps. Or ce n’est pas le cas et sur un même site, les mammouths ont été tués parfois à plusieurs centaines d’années d’intervalle. Était-ce des lieux particulièrement adaptés à une embuscade, exploités par plusieurs générations d’Hommes ? C’est la supposition avancée par Pat Shipman. Les animaux auraient été tués un par un et sur une longue période temporelle, de telle sorte que leurs restes se sont progressivement amoncelés. Un premier point pourrait ainsi être réglé.
Des canidés domestiques près de l’Homme Mais l’analyse ne s’arrête pas là. Car la mort d’un mammouth est une aubaine pour toute la faune carnivore alentour, qui généralement se bat pour récupérer un morceau. Or, les paléontologues ont été surpris par la rareté des marques de dents de carnivores sur les ossements : les Hommes de l’époque auraient-ils trouvé un moyen de préserver le fruit de leur chasse en contrôlant mieux les carcasses ?
Pour trouver une explication à cette nouvelle aptitude, la chercheuse se réfère à divers travaux récents. L’un d’eux révélait par exemple la présence d’un canidé domestique précoce, âgé de 32.000 ans, et qui se distingue nettement du loup (mais qui ne serait pas, à priori, l’ancêtre de nos chiens modernes). Sur un autre site daté de 27.000 ans, dans l’actuelle République tchèque, un crâne semblable enterré avec un morceau d’os de mammouth dans la gueule probablement placé après sa mort laisse entendre un lien étroit qui existait entre l’Homme et ce chien primitif. Ces animaux avaient même un régime alimentaire différent des loups de l’époque, suggérant qu’ils étaient nourris par les humains.
Les premiers chiens sonnant l’hallali Ces indices convaincants suggèrent donc que ces gros canidés apprivoisés ont contribué à la chute de ces mammouths. Bien que Pat Shipman n’ait de preuves formelles de ce qu’elle avance, elle suppose que ces animaux ont pris part à la chasse, en rabattant les mammouths dans le lieu de l’embuscade, où les chasseurs attendaient leur proie. De plus, chiens et apparentés ont la fâcheuse tendance à défendre assidûment leur bout de gras. Si bien que leur seule présence autour des carcasses aurait pu dissuader les autres carnivores de venir voler un morceau de viande, et en laisser suffisamment aux Hommes de l’époque.
Ces idées semblent intéressantes aux yeux de la communauté scientifique, mais elles reposent encore sur beaucoup de suppositions que trop peu de preuves concrètes confirment. Ainsi, il faudra encore creuser et excaver de nouveaux indices pour corroborer l’hypothèse de Pat Shipman. Néanmoins, elle fait voir le problème sous un jour inédit qui augure de nouvelles réflexions dirigées dans le bon sens. | |
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